Depuis sa création, le Partenariat de Ouagadougou œuvre pour l’amélioration et la promotion de la santé reproductive et l’accès à l’information et aux services de planification familiale dans la sous-région Ouest Africaine Francophone. Pour optimiser cette lutte, les gouvernements, les donateurs du PO, et les partenaires de mise en œuvre locaux et internationaux se sont appuyés sur les Organisations de la Société Civile (OSC) y compris les organisations locales basées dans les neuf pays du PO afin d’identifier les besoins et les priorités en matière de santé reproductive au sein de leurs communautés. 

10 ans après la création du PO, la société civile demeure mobilisée et reste un maillon important dans l’atteinte des objectifs du PO à travers ses interventions dans les neuf pays de la sous-région. Les progrès réalisés au cours de cette décennie dans chacun des pays membres dénotent du rôle crucial que joue la société civile au sein du mouvement du Partenariat de Ouagadougou. Aussi bien les Gouvernements et les bailleurs de fonds sont unanimes sur le fait que la société civile, prise en compte de façon effective et inclusive, peut apporter une contribution importante à la réussite des programmes de SR/PF et à la réalisation de la vision du PO à l’horizon 2030

Sur la base des réalisations faites ces dix dernières années, l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO), a lancé en juin 2021, une nouvelle stratégie d’engagement de la société civile fondée sur le leadership, l’autonomisation des organisations de la société civile et la valorisation de leurs  contributions à l’atteinte de l’objectif ambitieux de 13 millions d’utilisatrices de contraceptifs modernes d’ici 2030 dans les 09 pays du PO.

Pour mener à bien cette nouvelle stratégie d’engagement de la société civile, l’UCPO a organisé du 15 au 17 mars 2022 à Dakar au Sénégal, l’Atelier Régional de la Société Civile du Partenariat de Ouagadougou engagée pour la PF. L’objectif de cet atelier était d’élaborer le plan d’action régional 2022-2023 de la nouvelle stratégie d’engagement, d’identifier les partenaires de sa mise en œuvre et discuter des défis et perspectives des acteurs de la société civile dans l’atteinte des résultats de la nouvelle phase du PO. 

Au total quatre-vingt (80) participants ont pris part à la rencontre dont quarante-cinq (45) représentants de la société civile (Coalitions des OSC, les OSC non membres des coalitions, les leaders religieux), quinze (15) jeunes et quatorze (14) partenaires représentés par Pathfinder International, JHPiego, Knowledge SUCCESS, RAES, Equipop, Breakthrough Action, PAI, MSI, OOAS, et la Banque Mondiale.

Que s’est-il passé durant ces trois jours ?

Ces trois jours ont permis d’aborder les grands axes d’interventions de la société civile et de travailler sur le plan d’action de la nouvelle stratégie. Après une présentation sur : 

Un grand focus a été mis sur : 

Les échanges à l’issue de ces présentations, ont conforté le fait que la société civile est indispensable pour le suivi et le respect des engagements, la mobilisation de ressources et le renforcement des actions de promotion de la PF compte tenu de son rôle de veille et sa proximité avec les communautés. Pour preuve, des organisations de la société civile du PO réunies en consortium ont pu mobiliser plus de neuf cent millions de FCFA (900 000 000) auprès de Amplify Change  et environ un milliard deux cent million de FCFA ( 1 200 000 000) auprès de l’Agence Française de Développement à travers  le Fondemsan.

Pour la Directrice de l’UCPO, Marie Ba « la société civile est un démembrement extrêmement important du mouvement du PO, les engagements pris, la proximité auprès des communautés et l’expertise dans leurs domaines lui confère un pouvoir et un contrepoids non négligeable ». 

Les OSC sont garantes du plaidoyer pour l’équité des services et doivent participer à l’élaboration et à la mise en œuvre des stratégies de santé. Leur rôle de veille se manifeste aussi pour assurer la transmission d’informations complètes par les prestataires de santé pour une approche compréhensive des jeunes et adultes qui désirent adopter une méthode contraceptive. 

Selon Mohamed Sangaré, Conseiller Régional CSC à Breakthrough Action « la société civile, particulièrement les leaders religieux ont un rôle crucial à jouer pour la relance des services de santé de la reproduction dans ce contexte de crise multidimensionnelle ». 

Les OSC n’ont pas manqué de partager les bonnes pratiques dans les pays du PO avec un accent spécifique sur l’importance des leçons apprises et les défis majeurs au cours de ces années.

Source : Présentation bilan coalition régionale  des OSC

On note que malgré les grandes avancées, il y a d’importants défis à relever tant dans la coordination des activités au niveau régional que dans la documentation des bonnes pratiques. Aissatou Thioye, Responsable de la GC et des partenariats du projet Knowledge SUCCESS pour l’Afrique de l’Ouest affirme :« La société civile doit apprendre à documenter et partager ses efforts, ses succès mais aussi ses échecs afin d’apprendre des leçons ».

Pour surmonter les défis et promouvoir une inclusion, le Directeur des Programmes du RAES, Mody N’diaye, estime que « Si nous voulons que nos coalitions soient fortes, il est important de s’ouvrir à toutes les couches de la société civile en prônant l’inclusion et la diversité des parties prenantes… ».

Des discussions, il a été retenu toute l’importance d’avoir une stratégie de communication pour le changement de comportement, la connaissance du cadre social afin d’adapter le message aux cibles, l’importance de la documentation pour la mise à échelle des bonnes pratiques et surtout l’implication et l’engagement des hommes dans l’atteinte des nouveaux objectifs du PO.

Notre plan d’action pour 2022-2023

L’atelier a permis de déboucher sur un plan d’action représentatif de la société civile, axé sur cinq axes d’interventions prioritaires (voir figure ci-dessous). La Coordinatrice de la Société Civile du PO, Thiaba Sembene rappelle que : « l’élaboration de la stratégie d’engagement de la société civile a été faite de manière inclusive avec toutes les parties prenantes : ONG, les jeunes, les leaders religieux et coutumiers, les partenaires de mise en oeuvre, les journalistes, les gouvernements et les bailleurs ».

Par ailleurs, elle insiste sur l’implication de tous pour la mise en œuvre de ladite stratégie. 

Quel est le rôle des parties prenantes dans la mise en œuvre du plan d’action ?

Le PO estime que les OSC dans chaque pays doivent aider à orienter l’attention du gouvernement, à collecter des ressources et à défendre les besoins importants des populations. Par conséquent, ce plan d’action sera mis en œuvre dans chaque pays en étroite collaboration avec la société civile intervenant dans le domaine de la santé et celle qui travaille dans les secteurs connexes tels que l’éducation, le genre, l’autonomisation économique ou les changements climatiques , les jeunes, les religieux et  les ONG internationales , pour atteindre les objectifs du PO en matière de PF. Pour chaque pays du PO, il ne s’agira pas de dupliquer les mêmes activités du plan mais de mettre en œuvre des actions concrètes qui rentrent en droite ligne avec leurs priorités. En ce sens, nous rappelons la nécessité d’intégrer de nouvelles thématiques connexes à la PF, de capitaliser les efforts des acteurs et des partenaires dans un souci d’efficience et de coordination des actions ; et appelons les bailleurs de fonds à s’aligner à   cette stratégie et appuyer sa mise en œuvre.

Oury Kamissoko Youth Lead & Thiaba Sembène Coordinatrice Société Civile

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